Analyse
L'international des feux Loto-Québec
Retour sur la soirée et analyse du feu du Canada
Frédérick Bastien
Collaborateur
27 Juillet 2023 - LaRonde
Les spectacles pyromusicaux ne se déroulent pas toujours comme prévu, en particulier lorsqu’ils ont l’envergure qu’on leur connait dans le cadre du Concours international d’art pyrotechnique de Montréal. En dépit du travail accompli, le résultat obtenu n’a probablement pas été celui que les artificiers de Hands Fireworks avaient espéré, malgré l’originalité et la qualité de certains choix qu’ils ont fait.
Le spectacle intitulé 150 ans de passion a été présenté par La Ronde comme une célébration de cette entreprise de feux d’artifice fondée en 1873, la plus ancienne au Canada. Mais lors de récentes entrevues, dont celle accordée à mtlPYROmedia, le concepteur préférait plutôt insister sur «passion». En effet, les 14 pièces composant la trame sonore étaient assez contemporaines, la plus ancienne ne remontant qu’à 1968. En revanche, il s’est agi d’un assemblage intéressant de chansons francophones et anglophones, un contraste avec le feu précédent de cette firme produit pour l’ouverture de la saison 2019 et qui ne comprenait que deux chansons de langue française sur 23.
Un moment particulièrement original aura été le tableau produit sur un chant de gorge de Tanya Tagaq et the Halluci Nation. D’abord, les créations autochtones canadiennes ont rarement été entendues dans ce concours. D’ailleurs, il s’agit peut-être d’une première, mais ce serait à confirmer. Ensuite, Hands a sélectionné pour ce segment des pièces pyrotechniques particulièrement sonores (des sifflets, des craquelins, des marrons d’air) qui faisaient écho au chant. Les assidus de la compétition se rappeleront possiblement le segment «Ritmo» de Grupo Luso Pirotecnia (Portugal) en 2005 qui avait usé d’un procédé similaire sur une musique minimaliste.
La conception technique a été caractérisée par une disposition visant à tirer le maximum du site, incluant le plus grand arsenal de pièces nautiques cette saison. Sur la chanson intitulée «Signal» de Daniel Bélanger, des périodes de noirceur complète de 20 secondes, puis de 15 secondes, ont révélé que le signal avait justement été perdu avec certains postes de tir, notamment sur la troisième rampe. Des tableaux qui manquaient d’effets de basse altitude en ont résulté et cela a aussi accentué certains problèmes de synchronisation.
En terminant, mon commentaire sur le spectacle belge faisait état d’un effet stéréophonique particulièrement évident pendant la chanson «What a Wonderful World» et apparent aussi à quelques autres moments cette année. Une discussion avec une technicienne de La Ronde m’a permis de confirmer que si la diffusion en stéréo était possible depuis longtemps dans les gradins, elle était réellement accentuée par les nouvelles enceintes acoustiques.